La cosmétique, c’est une filière qui pèse dans l’Ouest
Alors que s’ouvre aujourd’hui à Rennes la rencontre annuelle Cosmetopôle Grand-Ouest, API News fait le point sur le poids de la filière “cosmétique“ dans l’Ouest et particulièrement en Bretagne. Entretien avec Sandrine Morvan, qui coordonne dans l’Ouest Cosmed, association de 1 020 adhérents regroupant les PME françaises de la cosmétique, et également dirigeante de Dcli-c, société briochine de conseil spécialiste de la filière.
Quel est poids de la filière “cosmétique“ dans l’Ouest ?
En Bretagne, la cosmétique est une filière relativement importante, avec plus de 160 entreprises pour 6 000 emplois et qui génèrent, Yves Rocher inclus, 1,8 Md€ de chiffre d’affaires. On y trouve des acteurs très diversifiés et très complémentaires : des TPE, des PME, mais aussi des centres de recherche et des structures économiques comme la technopole Anticipa ou le cluster Biotech Santé Bretagne. Dans le Grand-Ouest, Cosmed regroupe 88 entreprises, dont 45 sur la seule région Bretagne. Nous sommes avec la région Paca et le Centre, où est implantée la Cosmetic Valley, dans le Top 3 des régions françaises tournées vers la cosmétique.
Comment se compose l’écosystème breton de la cosmétique ?
Ces dernières années, on a vu un certain nombre de façonniers accélérer leur développement, comme Lessonia, Technature, Cosmarine ou encore les Laboratoires Gilbert dans la région brestoise, mais aussi Uspalla ou Laboratoires d’Armor dans les Côtes d’Armor ou encore de plus petites structures comme Maison Osiris près de Rennes. Certaines marques, comme Endro, se sont ouvertes au métier du façonnage, une activité qui permet de financer les investissements et partager les charges fixes. Avec le Covid avec les produits à « faire soi-même », beaucoup d’entrepreneurs ont voulu se lancer sur ce marché, mais tous n’ont pas réussi. Dans la cosmétique, pour se démarquer, il faut avoir une histoire à raconter.
Quelle est la particularité de la région en matière de cosmétique ?
La Bretagne est très tournée vers la cosmétique marine, avec les algues, une ressource importante localement. On a également un certain nombre d’acteurs dans les biotechnologies, des fournisseurs d’ingrédients dont le savoir-faire est reconnu nationalement et internationalement, comme Agrimer ou Codif. On voit aussi se développer une activité autour des Exopolysaccharides, avec des travaux de recherche universitaire et d’entreprises autour de ces micro-organisme marins qui trouvent des débouchés dans la cosmétique.
Quelles sont les enjeux de la filière en Bretagne ?
En Bretagne, comme ailleurs, les enjeux sont les mêmes. La filière doit faire face à une réglementation qui évolue, et les acteurs doivent s’adapter. Ainsi, la liste des allergènes à déclarer sur les packagings passera prochainement de 26 à 82. On voit une nécessité de revenir à la cosmétique essentielle, et d’être encore plus transparents sur les formulations, l’origine des produits, la traçabilité. Et comme dans d’autres secteurs, la cosmétique doit aussi composer avec des enjeux environnementaux, à l’image de la loi Agec pour les packagings.